lundi 5 octobre 2009

Le Civique sans frontiéres

L'homme est tiraillé par l'angoisse du risque de mort que peut lui infliger son semblable, par son insatisfaction perpétuelle et par sa crainte de l'avenir. C'est cette condition d'existence terrifiante qu'Hobbes voulut dénoncer à travers la reprise d'une formule « Homo homini lupus » . En réalité il a plutôt affirmé dans son Epître dédicatoire à Monseigneur Le Comte de Devonshire : « Et certainement, il est également vrai, et qu'un homme est un dieu à un autre homme, et qu'un homme est aussi un loup à un autre homme ». De Cive. Il s'agit en fait d'un état anarchique dans lequel l'homme donne libre cours à ses pulsions. Les enjeux du droitL'individu qui revendique au nom de son droit, un bien, un statut ou une liberté, rend moralement légitime sa revendication. A l'inverse, s'il revendique des droits qui ne lui reviennent pas et qu'il les obtient par la force, il en lèsera d'autres qui se lèveront à leur tour au nom de leurs droits, enchaînant des cycles sans fin de violence qui détruisent à terme la communauté politique. Cet état qui plongerait les hommes dans un état de nature semblerait marqué par la réalisation d'un droit, mais celui du plus fort. Il s'agit alors de dénoncer cet état de nature, d'anarchie vitale, liée à l'absence de droit. Hobbes dénonce cet état de nature, car selon lui, dans cette situation on trouve un droit de nature qui n'est autre que : "par le mot de juste et de droit, on ne signifie pas autre chose que la liberté que chacun a d'user de ses facultés naturelles, conformément à la droite raison. D'où je tire cette conséquence que le premier fondement du droit de la nature est que chacun conserve, autant qu'il peut, ses membres et sa vie." de même que : "il a pareillement droit d'user de tous les moyens, et de faire toutes les choses sans lesquelles il ne se pourrait point conserver." L'homme est donc seul juge des moyens qu'il se doit d'utiliser pour se maintenir en vie. La liberté liée à l'absence de lois, de droit, parait suggérer l'idée d'une toute puissance, qui permettrait à l'homme de faire tout ce que bon lui semble, dès lors qu'il se sent menacé ou qu'il veut se défendre. Nous entendons alors par droit naturel, le droit résultant de la nature même des hommes et de leurs rapports, indépendamment de toute convention ou législation.Le droit est ce qui est direct, sans détour, sans courbure. Par conséquent, ce qui est droit s'oppose à ce qui est tordu, tortueux. Le droit comme droiture, consiste alors à ne faire de tort à personne. A cela s'ajoute, que dans le langage commun, le droit est ce qui s'oppose au fait. En droit, c'est-à-dire théoriquement, je peux faire ceci ou cela, alors qu'en fait, à savoir d'un point de vue pratique, je n'en ai pas les moyens. Il est donc du ressort du pouvoir politique d'instituer un ordre par un ensemble de règles à savoir de lois, qui forment le droit.